Lundi 20 janvier 2025

Alerte aux consommateurs : saisies de miel adultéré, dit « miel érectile » : un produit interdit et dangereux pour la santé

Les saisies de miel « érectile » par la douane française se multiplient. Les services douaniers constatent une nette tendance à la hausse depuis plusieurs années de l’importation illégale sur le marché national de ces dosettes contenant du miel mélangé à des médicaments et vendus sous le manteau, pour une consommation qui se veut« festive », mais est surtout dangereuse.

Alors que seuls 18 cas d’importation illégale avaient été relevés en 2019, 131 saisies ont été comptabilisés en 2023. 2024 a marqué un record absolu, tant en terme de constatations, qu’en terme de quantités saisies. La saisie la plus importante a permis à elle seule d’appréhender 13 tonnes de miel érectile.

Plus de 13 tonnes de miel dit aphrodisiaque en provenance de Malaisie ont été saisies 

L’affaire la plus marquante de l’année 2024 s’est déroulée à Marseille en novembre dernier. Les agents du bureau de douane de Marseille port ont saisi près de 860 000 sticks, soit plus de 13 tonnes de miel dit aphrodisiaque, en provenance de Malaisie. Lors du contrôle de la marchandise déclarée comme « miel naturel » et au vu des documents incohérents, les agents ont décidé de faire procéder à l’analyse de plusieurs échantillons. Les résultats ont révélé la présence du principe actif des médicaments prescrits en cas de troubles de l’érection.

238 kg de « miel érectile »  saisies 

D’autres saisies douanières ont été réalisées sur l’ensemble du territoire : Est, Île-de-France, Auvergne Rhône-Alpes… Ainsi, en juin dernier, le travail des douaniers de Lyon et de Clermont-Ferrand a permis la saisie de près de 25 000 doses (soit plus de 238 kg) de produits dits « miel érectile » dans un box de stockage.

Ces miels arrivent par voie maritime ou par fret express via des achats en ligne

Contrairement aux 31 000 tonnes de miel naturel dont la Douane a pu contrôler l’importation légale sur notre territoire l’an dernier, qui provient majoritairement d’Ukraine, de Belgique, et d’Espagne, ces miels adultérés viennent de Malaisie, de Turquie, de Tunisie ou encore de Thaïlande. Ils arrivent par la voie maritime, dans des conteneurs en grande quantité, ou bien par le biais du fret express, en plus petit volume, suite à achat sur internet.

Le miel adultéré, un risque non négligeable pour le consommateur

Importé de manière illégale sur le sol français, le miel aphrodisiaque est vendu de manière toute aussi illégale, notamment dans certains commerces de nuit, dans lesquels la Douane intervient et constate aussi la revente de tabac de contrebande, voire de stupéfiants. 

Ces « shots » ou « sticks » de miel peuvent attirer certains consommateurs avec des promesses festives, de forme ou de santé. Plusieurs marques, désormais connues des services douaniers, peuvent être citées : Black Horse, Etu Max, Bio Max, Mesk Elyamen... Ces miels sont conditionnés dans des boîtes de plusieurs unités, se présentent sous forme de stick de quelques grammes (communément 15, 20 ou 30 grammes) et sont vendus à l’unité dans ces commerces pour quelques euros.

Les acheteurs et consommateurs ignorent ou sous-estiment la dangerosité potentielle de ces produits. En effet, les analyses, réalisées par le Service commun des laboratoires (Douane et DGCCRF), permettent de détecter la présence de principes actifs, tels que le Sildénafil ou le Tadalafil, tous deux utilisés dans le traitement des troubles de l’érection, et soumis à réglementation. 

La quantité d’adultération étant inconnue, et les doses consommées non recommandées, ni quantifiées, le consommateur prend des risques non négligeables en absorbant ce type de miel adultéré d’autant qu’aucune mention du dosage, de contre-indications et de mention des effets indésirables n’apparaît sur les dosettes.

Des produits illégaux pouvant être dangereux pour la santé 

Fidèle à sa devise, « Agir pour protéger », la Douane alerte les utilisateurs non avertis de l’existence de ces produits illégaux qui peuvent leur sembler anodins voire s’agissant de miel, dignes de confiance, mais peuvent être dangereux pour leur santé et leur sécurité. 

Présents aux frontières, sur tous les axes de circulation des marchandises, et dans les centres de fret express et postal, les douanières et douaniers français continueront à les intercepter partout où ces miels circulent ou sont vendus.